GRESSET (Jean-Baptiste-Louis)


GRESSET (Jean-Baptiste-Louis) 1709-1777

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Biographie

Au cours des vingt-cinq dernières années de sa vie, il a regretté la frivolité de sa jeunesse, qui lui a permis de produire son poème le plus célèbre. Il a été élevé par les jésuites d'Amiens. Accepté comme novice à l'âge de dix-sept ans, il est envoyé étudier au Collège Louis le Grand à Paris. Après avoir terminé ses études, il est nommé, à l'âge de dix-neuf ans, à un poste de maître assistant dans un collège de Rouen.
Gresset publie Vert-Vert à Rouen en 1734. C'est l'histoire humoristique d'un perroquet, le délice d'un couvent dont le discours n'était que prières et ambitions pieuses, et comment il fut transmis à un autre couvent en tant que visiteur pour plaire aux religieuses. En chemin, il tombe parmi de mauvais compagnons, oublie sa langue de couvent et choque les sœurs à son arrivée par des jurons profanes. Il est renvoyé dans la disgrâce, puni par la solitude et le pain ordinaire, se repent, se réforme et est finalement tué par la bonté. Le traitement du sujet, l'atmosphère qui l'entoure et la délicatesse avec laquelle sont présentés les petites manières bavardes des religieuses, leurs jalousies et leurs insignifiantes préoccupations, surprennent le lecteur. Le poème est absolument sans égal, même parmi les contes français en vers.
Gresset, désormais célèbre, quitta Rouen pour Paris, où il trouva refuge dans le même grenier qui l'avait abrité lorsqu'il était garçon au collège Louis le Grand, et y écrivit son deuxième poème, La Chartreuse. Il a été suivi par le Carême impromptu, le Lutrin vivant et Les Ombres. Bientôt, les pères se plaignirent de la prétendue licence de ses vers, la véritable cause de plainte étant le ridicule que Vert-Vert semblait jeter sur la communauté religieuse et la tendance anticléricale des autres poèmes. Gresset a été transféré à l'école jésuite de La Flèche, et peu après (30 septembre 1735) quitta l'Ordre sans avoir été ordonné prêtre. Gresset, à qui on n'avait jamais appris à se tenir seul, est bouleversé : il écrit un émouvant Adieux aux Jésuites.
Il se rend à Paris en 1740 et y produit Édouard III, une tragédie (1740) et Sidney (1745), une comédie. Viennent ensuite Le Méchant que Ferdinand Brunetière qualifie de meilleure comédie en vers du théâtre français du XVIIIe siècle, dépassant même la Métromanie d'Alexis Piron. Gresset a été admis à l'Académie française en 1748. Après son mariage, en 1751, avec la fille d'un ancien maire d'Amiens, il se retire dans cette ville, où il poursuit ses activités littéraires à travers l'Académie d'Amiens qu'il a fondée. Cependant, traversant une crise morale et un éveil religieux, il a renié les écrits les plus frivoles du passé.

Oeuvres

Théâtre