Zéphire et la lune ou la nuit d’été (Louis DE BOISSY)

Opéra-comique en un acte.

Représenté pour la première fois, à Paris, à la Foire Saint-Laurent, le 9 septembre 1733.

 

(Références : césar : calendrier électronique des spectacles sous l’ancien régime et sous la révolution)

 

Résumé

 

Morphée, dont l’emploi, comme il le dit lui-même, est d’amuser le tapis, veut lier conversation avec la Nuit ; mais celle-ci veut faire un somme. « Ah ! dit Morphée, dans un aparté, je sais le moyen de l’éveiller, en lui parlant de Zéphire, qu’elle aime. » La Nuit répond, qu’elle n’est point assez aimable pour fixer un amant aussi léger que lui. « Ah ! vous êtes trop modeste, réplique Morphée ; demandez à la Lune, qui paraît ; je parie qu’elle sera de mon avis. » La Lune applaudit à ce que dit Morphée, et chante un couplet à la Nuit. Après la sortie de cette dernière, l’orchestre joue l’air des rats, qui annonce Zéphire : c’est un petit-maître, dans la force du terme. Il déclare, sans façon, qu’il est amoureux de la Lune, et paraît fier de cette conquête. Cependant, l’Amour attend avec impatience que Zéphire raconte ce qu’il a fait à l’Opéra, à la Comédie et aux promenades : « Je me suis amusé, dit-il, à déranger la frisure de deux marquis, et j’ai fait voler leur poudre aux yeux d’un mari jaloux : à quelques pas de là, un abbé s’est vu décoiffer, et un vieux bourgeois a été absorbé sous le vaste panier d’une coquette ; mais l’aventure qui m’a le plus satisfait, est le secours favorable que j’ai donné à une beauté que la chaleur insupportable faisait languir sur le sopha où elle était nonchalamment couchée. »
L’Amour, sensible aux soins de l’obligeant Zéphire, lui promet sa protection. La Lune reparaît, et s’amuse un moment à regarder un ballet exécuté par des figures de porcelaine que l’Amour a animées. Ce dieu, déguisé, décoche en passant un trait contre la Lune, et se cache pour écouter les réflexions qu’elle va faire. Zéphire se présente avec confiance. La Lune affecte d’abord un peu de fierté. Alors Zéphire feint de vouloir s’en aller ; mais aussitôt la déesse le rappelle. L’Amour paraît, dès qu’il aperçoit la bonne intelligence des amants : enfin on annonce l’arrivée de l’Hymen, qui termine cette pièce.

 

(Références : Annales dramatiques ou Dictionnaire général des Théâtre, t. IX, 1812)