MÉRY (Joseph)


MÉRY (Joseph) 1797-1866

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Biographie

Après des études au lycée Thiers de Marseille, Méry se jeta de bonne heure dans le parti bonapartiste. Sa première célébrité lui vint d’une satire en vers qui lui valut quinze mois de prison en 1820. Il collabora au journal la Méditerranée, et il fonda, plus tard, le Phocéen, journaux qui ont fusionné pour devenir le Sémaphore.
Monté à Paris, en 1824, il fait la connaissance d’Auguste Barthélemy, et rédige avec lui des satires, comme les Sidiennes, la Villéliade, – que l’éditeur avait payée 25 000 fr. –, le Napoléon en Égypte, la Peyronnéide, la Guerre d’Alger, et un grand nombre de romans et de nouvelles aujourd’hui oubliés. Il a produit beaucoup de romans et de pièces de théâtre, son premier roman ayant été le Bonnet vert et la Bataille de Toulouse sa première pièce.
Lors de la Révolution de Juillet, il prit le fusil et composa un poème, l’Insurrection, et un hymne, la Tricolore, dont Halévy a composé la musique. En 1831, parut la Némésis mais, la seconde année, le Gouvernement ayant demandé à Méry et à Barthélémy 100 000 francs de cautionnement, les auteurs furent obligés de cesser leur publication.
En 1836, il fonde avec Louis-Charles Mahé de La Bourdonnais la première revue échiquéenne Le Palamède. En 1837, il va en Italie retrouver la reine Hortense. En 1847, il publie un recueil de règles de jeux intitulé L’Arbitre des jeux, accompagné de poèmes sur ce thème.
Librettiste, il a écrit aussi pour le théâtre, notamment La Bataille de Toulouse, que Verdi a adapté pour son opéra La battaglia di Legnano.
De son temps, il est reconnu pour son esprit et ses capacités d’improvisation. Il produit plusieurs pièces de théâtre à Paris et collabore avec Gérard de Nerval à des adaptations de pièces, dont quelques-unes de Shakespeare.
« Trois de ses ouvrages sont considérés comme des romans criminels : Le Bonnet vert (Boulland, 1830) ; L’Assassinat (Canel & Guyot, 1832) et Salons et souterrains de Paris (Lévy, 1851) ».
Ami de Balzac, Hugo, Gautier, Nerval, Dumas, il fréquente les cercles littéraires et intellectuels à la mode. Journaliste de métier, « ses critiques contre le gouvernement de la Restauration lui valent trois mois de prison ». Alexandre Dumas décrit ainsi son ami Joseph Méry : « C’est une de ses créatures à part que Dieu a faites en souriant, et dans laquelle il a mis tout ce qu’il y a de bon, d’élevé et de spirituel dans les autres hommes. Méry, c’est un cœur d’ange, c’est une tête de poète, c’est un esprit de démon ».
En 1864, Alexandre Dumas invite tous les poètes de France à faire montre de leurs talents en composant des poèmes à partir de bouts-rimés choisis à cet effet par Joseph Méry. En 1865, Georges Bizet compose son recueil pour piano Les Chants du Rhin, en s’inspirant de six de ses stances. À l’opéra, il a signé notamment le livret de Sémiramis (1860), opéra en 4 actes de Rossini et, en collaboration avec Camille du Locle, Don Carlos (1867), opéra en cinq actes de Verdi.
Il était le frère de Louis Méry, journaliste au Caducée, au Tambourinaire et au Ménestrel, archiviste de la ville de Marseille, auteur d’une Histoire de Provence en quatre volumes, parue de 1830 à 1837. Il a succombé à une maladie du larynx. Il avait reçu une pension de Napoléon III.

Oeuvres

Théâtre