Les Bonnes (Jean GENET)

Pièce.

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l’Athénée, le 19 avril 1947.

 

Personnages

 

SOLANGE

MADAME

CLAIRE

 

Résumé

 

Les deux bonnes sont Claire (la petite sœur, qui semble plus révoltée, excitée à l’idée de dominer son aînée dans le rôle de meurtrière) et Solange (l’aînée, qui paraît plus réservée, inquiète sur le comportement révolté de sa sœur, bien qu’elle y participe activement). Elles travaillent pour une femme riche appartenant à la haute bourgeoisie (Madame) avec laquelle elles entretiennent une relation assez floue. Les deux bonnes s’habillent même avec les robes de leur maîtresse, lors de passages durant lesquels les personnages mélangent leurs rôles. Un peu plus tôt, Claire, soutenue par Solange, avait rédigé une fausse lettre de dénonciation afin de faire emprisonner l’amant de Madame (nommé Monsieur ; il faut néanmoins préciser que Monsieur est libéré, et qu’il donne rendez-vous à Madame). Les deux sœurs tentent alors d’empoisonner Madame en lui faisant boire du tilleul, pour éviter de se faire démasquer, mais elle ne le boira finalement pas, malgré l’insistance de Claire. Lors de la scène finale, Claire joue le rôle de Madame, et boit le tilleul empoisonné, mourant réellement, mais assassinant ainsi symboliquement sa maîtresse, après leur échec. En ce sens, la pièce exprime un malaise identitaire : Claire et Solange se sentent emprisonnées et réduites à leur condition sociale. Le malaise tient aussi du fait que Solange et Claire se confondent continuellement ; l’une incarnant la raison (Solange) et l’autre la passion (Claire). On a donc une parodie de tragédie classique ; avec un héros tragique (Claire/Solange) et un dilemme (tuer Madame, ou un dilemme intrinsèque qui repose sur la volonté de se découvrir, départ à la recherche de soi-même).

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