DUPATY (Louis-Emmanuel-Félicité-Charles Mercier, dit Emmanuel)


DUPATY (Louis-Emmanuel-Félicité-Charles Mercier, dit Emmanuel)
1775-1851

 

Biographie

Deuxième fils de Jean-Baptiste Mercier Dupaty et frère du sculpteur Charles Dupaty, il se rend très jeune à Paris. Appelé en 1792, il entre dans la marine. Le 1er juin 1794, il se trouve à bord de l'un des navires chargés d'escorter un convoi de vaisseaux transportant du blé en provenance des États-Unis. Attaquée par une escadre britannique au large de Brest, la flotte française est mise hors de combat. Rescapé, Dupaty est envoyé en mission dans le sud-ouest en tant qu’ingénieur-hydrographe. De retour à Paris en 1797, il quitte la marine pour se consacrer au théâtre.
« Alors parurent, presque sans intervalle, ces pièces gracieuses à demi écrites, à demi chantées, qui ont égayé le moment le plus sévère et peut-être le plus grand de notre histoire. » Certaines de ces pièces, qu'Alfred de Musset qualifie de « compositions faciles », sont écrites en collaboration avec d'auteurs, parmi lesquels Jean-Nicolas Bouilly, Jean-Baptiste Mardelle, Noël Aubin, Pierre-Yves Barré et François-Georges Desfontaines. L'une d'elles, L'Antichambre ou les Valets maîtres, plus tard renommée Picaros et Diego ou la Folle Soirée, est interdite par la police en 1802. Dupaty se voit conduit à Brest et menacé de déportation, mais Napoléon le rappelle à Paris.
Il se remet alors à écrire pour le théâtre et compose des chansons pour la Société du Caveau. À la Restauration, il écrit dans plusieurs petits journaux qui combattent la réaction royaliste et fait paraître en 1819 un poème satirique, Les Délateurs, inspiré par les troubles qui éclatent après l'assassinat du maréchal Brune.
Il est élu membre de l'Académie française en 1836, contre Victor Hugo auquel il adresse ces vers :
Avant vous je monte à l'autel,
Mon âge seul peut y prétendre,
Déjà vous êtes immortel
Et vous avez le temps d'attendre.
Il devient en 1842 administrateur de la Bibliothèque de l'Arsenal. Sa mort survient alors qu'il travaille sur un long poème dramatique, Isabelle de Palestine, qui ne fut jamais publié.

Oeuvres

Théâtre

  • 1784 : Figaro, directeur des marionnettes
  • 1797 : Arlequin journaliste (Comédie) avec René de Chazet et Jean-Baptiste Mardelle ; L'Opéra-comique (opéra-comique)
  • 1798 : Les Français à Cythère ; Le Chapitre second ; Le Déménagement du salon ou le portrait de Gilles (Comédie-parade) avec Noël Aubin, René de Chazet et François-Pierre-Auguste Léger ; Arlequin tout seul
  • 1799 : La Girouette de Saint-Cloud avec Pierre-Yves Barré, N. Bourgueil, Desfontaines-Lavallée, Jean-Baptiste Radet et Armand-Louis-Maurice Séguier
  • 1800 : D'auberge en auberge ou les Préventions ; Le Buste de Préville avec René de Chazet
  • 1802 : Sophie ou la Malade qui se porte bien ; L'Antichambre ou les Valets maîtres (opéra-comique)
  • 1803 : Picaros et Diego ou la Folle Soirée (opéra-comique) ; La Prison militaire ou les Trois prisonniers
  • 1804 : La Jeune Prude ou les Femmes entre elles ; Les Deux Pères ou la leçon de botanique ; Ossian cadet ou les Guimbardes ; Les Vélocifères
  • 1805 : Les Femmes colères ; Le Lendemain de la pièce tombée ; L'Intrigue aux fenêtres (opéra bouffon) ; Le Jaloux malade
  • 1806 : Une matinée du Pont-Neuf ; L'Amant par vanité ou le Père rival ; Agnès Sorel ; La Jeune mère ou les Acteurs de société ; Le Séducteur en voyage ou les Voitures versées
  • 1808 : Mademoiselle de Guise (opéra-comique) ; Ninon chez Madame de Sévigné
  • 1809 : Françoise de Foix (opéra-comique)
  • 1810 : Cagliostro ou la Séduction (opéra-comique)
  • 1811 : Le Poète et le Musicien ou Je cherche un sujet ; La Petite revue lyonnaise ou Fanchon la vielleuse à Lyon
  • 1813 : Avis aux mères ou les Deux fêtes ; Le Camp de Sobieski ou le Triomphe des femmes
  • 1814 : Bayard à Mézières (opéra-comique) avec René de Chazet
  • 1815 : Félicie ou la Jeune fille romanesque (opéra-comique)
  • 1820 : Les Voitures versées (opéra-comique)
  • 1823 : Un Dernier jour de fortune avec Eugène Scribe